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Le château

Le 5 septembre 1665, Achille Léonor de Fresnoy et son épouse Léonore de Tusseau vendirent leur domaine à Guillaume Cheuret qui entra en procès avec l’abbaye pour garder la propriété baillonnaise et il gagna.

Le 21 juillet 1700, François Truffier d’Augecourt devint propriétaire de Baillon, le revendit le 2 juin 1701 à Louis de Lorraine pour le compte de François de Mareuil. Le 16 janvier 1728, les terres sont vendues à Gérard Lefranc de Brumpé qui les donnera ensuite à sa fille et à son gendre Jacques Accarias le 29 décembre 1752. Montesquieu, ami de la famille, aimait venir à Baillon. Aucun chemin ne conduisait alors au château.

Il fallait parcourir quatre kilomètres à pied ou à cheval depuis la route royale Paris-Amiens (nationale 16). Ruiné cinq ans plus tard Jacques Accarias perd le château, et Lefranc de Brumpé fait établir un contrat de séparation des biens, pour éviter la saisie. Le 12 juillet 1757, Lefranc de Brumpé meurt en laissant un lourd passif dû, en partie, aux aménagements considérables de la propriété de Baillon : adjonction d'un second étage, selon les plans établis en 1726 par l'architecte Danuin, aménagement du parc et des pavillons de la cour d'honneur, pour ne citer que ceux-là.

Les terres de Baillon sont alors achetées par Alexandre-François de Mareuil et revendues en 1759 à Charles Guillaume Lenormand d'Etiolles, mari de la marquise de Pompadour. Leur mariage fut célébré en 1741 mais Mme d'Etiolles délaissera son mari pour Louis XV. Afin de mettre à l’abri du besoin ses enfants adultérins et sa maîtresse Marie Anne, Charles Guillaume achète le domaine de Baillon le 4 mars 1759.

Il se mariera avec Marie Anne, nommée la Dame de Baillon, après le décès de Mme de Pompadour. C'est lui qui parachèvera le grand projet de Lefranc de Brumpré en faisant creuser le grand canal et planter les tilleuls le long des allées. Beaumarchais les emprunta un jour. En 1785 le grand Baillon est acheté par Plessis de Mongellas, consul général de France en Andalousie.

Le 25 août 1786, les Hardy du Plessis de Mongelas vendent leur propriété au prince de Condé. En 1801 le château est acheté par Louis Bonaparte, époux d’Hortense de Beauharnais. Cette dernière vint séjourner à Baillon, d’après l’abbé Duclos et le valet de chambre Caillotin. Elle aimait se rendre à Royaumont par l'allée qui depuis porte son nom. En 1803 la propriété est achetée par Napoléon et offerte à Adrien-Bon Jannot de Moncey, gouverneur des Invalides, pour les services rendus à la nation. Il sera promu maréchal en 1804 et duc de Conegliano en 1808.

Il s'attache beaucoup à Baillon qui reviendra à son gendre Duchesne de Gillevoisin, héritier du titre de duc de Conegliano, puis au fils de ce dernier Charles Adrien et enfin à Armand Gramont, duc de Lesparre, gendre de Charles Adrien. Le château de Baillon est la propriété du souverain de l'émirat d'Abu Dhabi, son altesse le Prince d'Abu Dhabi, Cheikh Khalifa bin Zayed Nahyan, qui est également président du Conseil Exécutif d'Abu Dhabi, adjoint au commandant suprême des forces armées des EAU (Emirats Arabes Unis), président du « Supreme Petroleum Council ». Mme Frédéric BEMBERG, propriétaire avant lui, s'était attachée à maintenir le château et les jardins dans son ancienne splendeur. Les habitants du hameau se souviennent de sa générosité et gardent d'elle un souvenir ému.