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Baillon

 

L'origine du nom "Baillon" est difficile à trouver et pourrait provenir du mot "Bactilione" qui signifie la vallée des grenouilles.

Cette interprétation paraît vraisemblable compte tenu de la situation de Baillon, implanté au milieu des marais, et de la présence encore importante de nos jours de nombreux batraciens. Mais, comme nos ancêtres écrivaient Baillon "Baalon ou bien Baslon" l'origine du mot pourrait également signifier le carrefour du roi.

Cette explication paraît justifiée si l'on se souvient que notre hameau était le rendez-vous des chasses royales.  

 

Terre de Baillon

Situé entre le massif forestier de Chantilly et les marais de la Thève, Baillon a une origine très ancienne ; un Placet de 680 sous le premier roi Fainéant Thierry III en fait mention.

Le premier seigneur du lieu dont on trouve trace est Hugo de Baillon, sous Philippe-Auguste en 1207, la seigneurie de Baillon à haute et basse justice tenue directement du roi. Au début du XIe siècle, Baillon fait partie du comté de Beaumont et d’Asnières. La famille de Beaumont est parmi les premières familles de la Cour.

A la fin du XIIIe siècle, c’est la famille de Chambly, qui est une branche des Senlis, qui semble posséder la terre de Baillon.

Au XIVe siècle, la seigneurie de Baillon entre dans la famille des Bouteillier de Senlis. Il y a alors, d’après l’abbé Duclos, une cinquantaine d’habitants dans le hameau. La plupart d’entre eux sont fermiers et bûcherons, cultivent des pois, des haricots et des navets. Ils pratiquent également l'élevage des veaux avec un talent particulier. A l'été, on "lève" les écorces des bois tendres, appelées "tilles" et destinées à lier les gerbes à la moisson; à l'hiver, on fabrique des "margotins", ou botillons de bois menus qui seront vendus.

Durant tout le XVe siècle, il n’est fait aucune mention de Baillon, sans doute à cause de la guerre de Cent ans. Ensuite, la terre de Baillon reste pendant un temps appréciable dans la famille du Fresnoy. D'après l'examen d'un plan ancien, il semble que le château de Baillon ait été construit à cette époque, sous le règne de Henri VI ou de Louis XIII. Il comprenait un rez-de-chaussée et un étage.

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Le hameau de Baillon

Ne cherchez pas, vous êtes à Baillon au 1 rue d’Asnières. La façade a changé, l’immeuble a été transformé en 3 logements après le décès en 1967 de la dernière propriétaire du café que nous appelions familièrement Paulette.

Il y avait dans la cour une table ronde en pierre dont on dit que Napoléon, de passage à Baillon, s’y est attablé. Il était venu rendre visite à son frère, Louis Bonaparte, propriétaire du château de Baillon pour le lui racheter et l’offrir au général Moncey qu’il fera Maréchal et duc de Conegliano.

C’était un des 3 commerces de vins du village. C’était aussi un lieu de détente, de rencontre.

Les hommes s’y attardaient après une dure journée de travail. Inquiétude pour leurs épouses… « Pourvu qu’il ne dépense pas trop ». Ce devait être le cas puisque cet établissement était tenu par les femmes, les époux ayant souvent une activité annexe, nécessité oblige. Elles auraient dû penser que boire "un canon" n’est qu’un prétexte pour un homme ; l’important, bien sûr, c’est de se rencontrer pour parler sérieusement de travail, de politique, etc. Alors que chacun le sait : les femmes "inventent" du linge à laver pour aller papoter, voire jacasser au lavoir...

C’était aussi une auberge où les ouvriers y prenaient pension le temps d’un chantier. Y ont demeuré ceux qui ont construit la chapelle de Baillon en 1882. Pour remercier leur logeuse des bons soins reçus, le maître maçon a immortalisé ses traits dans la pierre.

On peut voir la tête sculptée à l’emplacement d’un chapiteau à droite de l’autel.

Ginette Bianchi

En 1911, Baillon comptait 274 habitants dont 80 Letellier et 20 Hervin.

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Le Prieuré

Le Prieuré de Baillon fut fondé vers 1220 antérieurement à l’abbaye de Royaumont.

Il fut constitué au détriment de la terre de Baillon. Il aurait appartenu aux Templiers puis fut rattaché à la Chapelle Sainte Anne du château royal d’Asnières. En 1792, il est vendu à Charles Dufresnoy. Ensuite, il passe aux mains de Mme Marcote, avant de devenir propriété de M. Jules Gautier, banquier et sous gouverneur de la banque de France en 1863.

Le village de Baillon est alors fort isolé, il n’y a ni école, ni église et peu de terres cultivables. Au XIXe siècle, deux routes sont tracées, une école fondée par souscription et, en 1867, le cimetière est créé. La chapelle et l’école des filles sont construites grâce à la générosité de M. Jules Gautier, protestant converti. La chapelle est bénie le 23 novembre 1884, la cloche est nommée Julie du nom de Mme Gautier. Aujourd’hui, le caveau des généreux donateurs se trouve à droite dans la chapelle tandis qu’à gauche une place est réservée à notre Dame de Baillon.

On dit que l’on lui doit des guérisons miraculeuses.

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