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Notre passé industriel
Vers 1840, à l’angle des routes de Viarmes à Beaumont et d’Asnières à Royaumont, était implantée une modeste fabrique où se succédèrent, quelques années durant, diverses activités sans qu’aucun locataire ne s’enrichisse.
En 1862, un industriel parisien, Monsieur Culaz, vint s’installer en ces murs pour y entreprendre la fabrication d’articles en caoutchouc ; de la confection d’imperméables, il passa rapidement à la fabrication de jouets et le succès ne se fit pas attendre. Il engagea Monsieur Derolland, originaire comme lui de Haute-Savoie, l’associa en 1872 et lui remit la fabrique et la maison de commerce de Paris deux années plus tard. Celui-ci développa l’affaire et investit dans de nouvelles machines.
En 1880, la maison Derolland proposait une gamme étendue de jouets qui était appréciée tant en France qu’à l’étranger. Monsieur Derolland associa à l’entreprise son neveu, Monsieur Delacoste, qui allait lui succéder et poursuivre, avec ses descendants, l’essor de la manufacture.
Dans les années 1950-60, l’entreprise est à son apogée ; elle couvre une superficie de plus de 6 hectares sur laquelle s’étendent 30 000 m2 de bâtiments, près de 700 personnes y travaillent (dont 100 aux annexes de Gouvieux et Fleurines dans l’Oise). L’activité comprend la production de jouets en caoutchouc, en plastique et les fabrications industrielles parmi lesquelles les ballons sondes destinés à la météorologie pour l’étude des couches supérieures de l’atmosphère, Delacoste étant l’un des cinq spécialistes du monde en ce domaine. L’usine produit à l’époque 4 millions de jouets par an (47 000 articles par jour). C’est la plus grande entreprise française de jouets en caoutchouc et de ballons. Ses produits sont exportés dans le monde entier.
Au début des années 70, la firme est frappée par la crise pétrolière. En 1977, elle est incorporée au groupe " Le jouet français " qui comporte les marques Jouef, Solido et Heller.
Mais, en 1981, c’est le dépôt de bilan. La société passe sous le contrôle des établissements Vullierme. L’activité est regroupée dans la partie Nord de l’usine, la partie Sud accueillant de nouvelles entreprises.
Côté Vulli, une trentaine de personnes continue à produire un million de jouets par an. Pourtant, en 1993, il est décidé de transférer la totalité de l’activité en Haute-Savoie. C’est là-bas qu’est désormais fabriquée la célèbre petite girafe Sophie, le jouet le plus vendu en France (400 000 exemplaires par an).